Les « bons » programmes d’éducation sexuelle, conçus et mis en œuvre, soutiennent une prise de décision positive en matière de santé sexuelle. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) affirme que les jeunes sont plus susceptibles de commencer une activité sexuelle plus tard – et lorsqu’ils ont des relations sexuelles, ils les font moindre risque – étant mieux informés sur le sexe, les relations sexuelles et leurs droits.
L’un des droits les plus importants, nous citons le droit des adolescents à accéder aux informations et services de santé sexuelle et reproductive (consultation avec un spécialiste, utilisation de préservatifs et autres droits...). Mais quelle est la relation entre la santé sexuelle et l’éducation sexuelle ? Au sens le plus large, l’éducation sexuelle est l’épine dorsale de la santé sexuelle.
Chocs et fausses informations
Cela est peut-être évident dans les cas qui recherchent des spécialistes pour traiter des « problèmes » accumulés par de multiples relations non protégées ou même des traumatismes dus à une réalité différente de celle observée sur les plateformes qui publient des contenus pornographiques.
Dans ce contexte, la sexologue et coach en relations intimes, Dr. Lina Atallah, a indiqué que la plupart des informations proviennent de l’Internet, de la télévision, des films pornographiques et des réseaux sociaux. C’est pourquoi, ils acquièrent de fausses informations dès leur plus jeune âge, se basant sur des cas rencontrés ayant vingt, trente, quarante ans et sur les problèmes dont ils souffrent.
Elle est rejointe par la responsable du service supplémentaire de l’école de Besançon à Kesrouane - Kfour, Suzanne Delbatani, soulignant qu’il existe des enfants exposés à des contenus pornographiques sur les écrans des IPAD et autres appareils, confirmant que cela existe même dans les classes primaires (leur âge variant de 6 à 11 ans).
Regarder des films pornographiques...très simple !
En matière de contenus pornographiques, la situation est différente puisque ces sites représentent 4% du total des sites présents sur Internet. Aujourd’hui, environ 2,5 millions de personnes visitent les sites pornographiques les plus populaires au monde toutes les 60 secondes. En 2018, environ 109 milliards de vidéos ont été visionnées sur le site « PornHub » uniquement, soit une moyenne de plus de 14 vidéos pour chaque personne dans le monde. Les chiffres font partie de la situation, notamment avec la possibilité pour les utilisateurs d’utiliser un VPN pour regarder de la pornographie de manière anonyme, ce qui n’existait pas auparavant.
Alors que cette industrie s’est répandue dans le monde, avec un certain nombre d’applications attirant des millions, voire des dizaines de millions d’utilisateurs, comme OnlyFans, où de nombreux acteurs du porno produisent du matériel spécial pour leurs abonnés en échange d’abonnements qui augmentent avec l’augmentation des prestations accordées.
Il s’agit d’abonnements en échange du contenu fourni, mais le problème est bien plus profond avec le processus de piratage et de clonage, qui a également touché les sites pornographiques, et la possibilité de regarder des clips vidéo sur diverses plateformes telles que X (anciennement Twitter), sans payer et en toute simplicité. En outre, un certain nombre d’acteurs pornographiques ont commencé à partager des clips promotionnels pour leurs films sur cette plateforme sans aucun abonnement.
Notons que la plateforme adopte une politique de signalement de tout contenu sensible ou susceptible de nuire à l’abonné, et a empêché les personnes de moins de 13 ans d’accéder à la plateforme (une indication que falsifier l’âge de l’utilisateur n’est pas impossible). Par contre, les personnes ayant moins de 13 ans peuvent toujours accéder à l’application et parcourir n’importe quel contenu.
« Beaucoup de questions » ... font partie de l’éducation sexuelle.
Avec la diffusion croissante de ce contenu dans le monde, l’école catholique Besançon commence la huitième année avec un livre de Sciences de la vie intitulé Reproduction, dans lequel sont abordées toutes les questions liées au corps des filles et des garçons. En plus de l’éducation religieuse, on sensibilise au respect du corps d’autrui et au fait qu’il ne s’agit pas d’une marchandise à laquelle chacun peut être exposé.
Delbatani a indiqué que les étudiants se posent de nombreuses questions sur ces sujets, notamment sur l’homosexualité et les détails qui l’accompagnent. Elle affirme : « Naturellement, je leur parle de ces sujets avec les dernières nouvelles. Par exemple, il y a quelques mois, le pape François a autorisé le baptême des enfants de parents homosexuels, mais avec le consentement du couple et je leur en ai parlé en classe de neuvième. Je choisis les cours en fonction de ces sujets. »
Elle ajoute : « Je ne suis pas sure... Je pense que cela fait partie de l’éducation sexuelle, mais au moins nous abordons des sujets que nous n’avions pas abordés auparavant. »
Le 31 octobre 2023, le Département de la Doctrine du Vatican a publié un ensemble de règles autorisant le baptême des enfants dont les parents sont du même sexe, à condition qu’il existe un « espoir justifié d’être éduqué dans la religion catholique ».
En plus de permettre aux enfants considérés comme transgenres de se faire baptiser s’ils sont « prêts et disposés à le faire ».
« L’éducation sexuelle » ... un besoin irréalisable !
Concernant la nécessité d’avoir une éducation sexuelle à l’école, le chef du département supplémentaire a déclaré : « C’est possible, elle est devenue une nécessité, mais cette question est absolument impossible. On ne peut pas y travailler cette année, je pense aller trop loin. »
Souligner le danger d’une telle démarche si elle n’est pas bien délibérée car, selon Dalbatani, nous pourrions éduquer les gens sur des choses dont ils ne sont pas conscients. Nous devons savoir comment nous sommes censés traiter ce cours éducatif.
Alors que l’Organisation mondiale de la santé a démontré clairement que les programmes d’abstinence pure - qui demandent aux jeunes de ne pas avoir de relations sexuelles en dehors du mariage - sont inefficaces pour prévenir une activité sexuelle précoce et des comportements à risque, vu qu’ils peuvent nuire à la santé sexuelle et reproductive des jeunes.
Dans ce contexte, Dr. Atallah souligne le rôle fondamental de tous les types d’éducation parentale dans la vie d’un enfant. Il est nécessaire, selon elle, que les parents soient préparés au minimum à parler des bases liées à la santé sexuelle dès le plus jeune âge, plus précisément entre 7 et 8 ans.
Parmi les sujets censés être abordés, le sexologue énumère les sujets suivants : « Quelles sont les parties du corps d’une fille et d’un garçon ? Quelle est la différence entre eux ? Alors on leur assure qu’ils sont propriétaires de leur corps. Pourquoi cet organe est-il important ? Quand on commence à parler de harcèlement sexuel, c’est pour qu’ils comprennent ce que signifie que quelqu’un les harcèle ou que quelqu’un regarde leur corps d’un mauvais œil.
Elle ajoute : « Même lorsque quelqu’un dit : ‘C’est un secret entre vous et moi’, ces déclarations doivent servir d’avertissement dont il faut tenir compte. » A partir de ces âges, nous sensibilisons et accompagnons jusqu’à l’âge de 12 ans, où l’éducation sexuelle est nécessaire.
Quant aux parents qui ne sont pas préparés ou à l'aise avec cette étape, Dr. Atallah les appelle à rechercher des spécialistes pour discuter avec eux et leurs enfants de ces détails de base et les éduquer.
Ces étapes sont-elles suffisantes ?
Dans un contexte connexe, ces démarches s’inscrivent dans le cadre d’une prise de conscience, face à des cas graves dans lesquels une fille, soit en raison de son mariage précoce, soit en raison d’une condition accidentelle lorsqu’elle a des relations sexuelles avec des garçons de son âge, ou encore quand elle est exposée à un viol (surtout de la part d’adultes, qu’ils soient en groupe ou individuels).
Cette situation ne s’applique pas seulement aux filles, mais aussi aux garçons qui sont victimes de harcèlement, voire de viol, en raison de l’évolution de ses conséquences. L’exemple le plus frappant est peut-être le cas d’un soldat à la retraite de la ville libanaise d’Al-Qaa, qui a commis une série d’attaques contre des enfants début juillet 2022.
Les enfants sont exposés à une poussée hormonale, dès leurs premiers stades, sachant que c’est cette étape qui s’étend entre 8 et 14 ans pour les garçons et les filles, ce qui les amène à être incapables de faire face aux attaques alors qu’ils n’ont pas encore découvert leur corps.
Lors d'une grossesse non planifiée, Dr. Atallah a déclaré que la jeune fille est censée être très proche d’un gynécologue pour s’assurer que son corps est capable de porter ce fœtus.
Deuxièmement, il faudrait effectuer un certain nombre de tests pour s’assurer que le fœtus grandit sainement.
Elle a également souligné la nécessité de veiller à ne pas être exposée à une certaine quantité d’alcool au cours d’une période s’étendant un ou deux mois avant et pendant la grossesse.
J’ai aussi préféré travailler avec un psychothérapeute car dans le cas des femmes en général, lorsqu’elles tombent enceintes à vingt ou trente ans, elles souffrent de stress, surtout avec tous les changements qui en résultent, qu’ils soient hormonaux ou physiques.
Des rôles notables !
Elle s’est demandée : « Et si elle était une adolescente encore en phase de découverte de soi, et que sa consultation d’un psychiatre était donc nécessaire pour l’aider dans cette phase difficile en termes d’émotions, ou en termes de pensées négatives, surtout dans une société se basant sur des normes difficiles dans des situations pareilles.
J’ai répété le même sujet aux garçons qui ont été exposés à des situations similaires lorsqu’ils étaient jeunes.
Ainsi, de nombreux spécialistes jouent des rôles importants et différents au cours de l’éducation sexuelle, chacun étant axé sur une étape spécifique de la vie de l’enfant. Depuis la famille, jusqu’à l’école, en passant par la formation dispensée par des spécialistes, jusqu’au suivi par les acteurs impliqués dans la gestion des conséquences turbulentes des activités sexuelles des enfants.
Il est très controversé que les harceleurs, la honte sociale et la pornographie jouent un rôle prédominant dans l’éducation sexuelle des enfants.