Non pas à cause de la pauvreté et d’un manque de fonds, parce que les organisations et institutions internationales s'en occupent et s'acquittent de leurs obligations. La raison principale réside en fait dans l'absence d’un milieu et d'un environnement propices à un bon apprentissage.
En effet, le programme scolaire syrien est très différent de celui du Liban et de nombreux élèves syriens ne sont pas en mesure de suivre le programme local. De leur côté, les enseignants libanais ne peuvent dispenser une éducation de qualité conformément à un programme pour lequel ils n’ont pas été formés. En fait, l’obstacle principal dans ce cadre réside dans la réticence du Liban à dispenser aux enfants des réfugiés syriens les programmes libanais, afin de ne pas encourager leur implantation dans le pays. Car contrairement à ce que pensent certains, nombreux sont ceux qui ne souhaitent pas retourner en Syrie.
Tous ces points soulèvent de profondes questions sur les droits, en particulier celui d'apprendre, qui ne peut être séparé d'un ensemble intégré de droits. En effet, il ne peut y avoir un enseignement de qualité à l’ombre de conditions de vie complexes qui n’assurent pas les moyens d’une vie décente, d’une santé psychologique dans un environnement imparfait et d’une enfance saine. Ce qui fait que c’est toute la question des droits de l’homme qui se trouve posée.
Mais le danger vient du fait que les Libanais envient aujourd’hui les Syriens pour des services de base qui ne leur sont plus disponibles, après que la pauvreté a balayé leurs familles. Et cette tendance va en s’accentuant, suscitant des tensions entre les communautés hôtes et les réfugiés et se reflétant négativement sur le droit à une vie décente.