Nos médias ne sont pas des boucs émissaires

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Posté sur sept. 16 2020 0 minutes de lecture
Nos médias ne sont pas des boucs émissaires
L'explosion au port du 4 août 2020 ne doit pas être considérée comme un événement banal, pris à la légère, et devenir un prétexte pour tenter d'influencer et d'intimider les médias en les accusant de gonfler l’affaire et d'agiter l'opinion publique. À chaque fois, les responsables politiques essaient de faire porter aux médias le lourd fardeau de leurs erreurs, de leurs négligences et de leurs inavouables complicités.

L'explosion au port du 4 août 2020 ne doit pas être considérée comme un événement banal, pris à la légère, et devenir un prétexte pour tenter d'influencer et d'intimider les médias en les accusant de gonfler l’affaire et d'agiter l'opinion publique. À chaque fois, les responsables politiques essaient de faire porter aux médias le lourd fardeau de leurs erreurs, de leurs négligences et de leurs inavouables complicités. Avec toujours une démarche récurrente : ils sont constamment à la recherche de couvertures médiatiques, sont de connivence avec certains journalistes, mais s'ils n'obtiennent pas le résultat souhaité, ou si les chefs de leurs groupes parlementaires, de leurs partis ou autres bienfaiteurs ne sont pas contents, ils se retournent contre les médias, les accusant de distorsion des faits et d'inexactitude.

Avec la grosse explosion, qui n'a pas encore bénéficié du recul du temps pour alléger son fardeau sur la  population, psychologiquement, physiquement et financièrement, les politiciens ont tenté de se soustraire à leurs responsabilités, et jusqu’à aujourd’hui les enquêtes n'ont pas déterminé les vraies responsabilités dans la catastrophe. Une situation qui a poussé les responsables à souhaiter que les médias « ne fassent pas de la provocation », comme si les institutions médiatiques étaient celles qui avaient tué 200 innocents, blessé 6 000 autres, contribué à l’exode d’environ 300 000 sans-abri, détruit 70 000 logements, démolit l’économie et causé un préjudice moral à la moitié de la population libanaise. Ils ont oublié que les médias internationaux ont rapporté les scènes en direct de Beyrouth, et ils ont fait mine d’oublier que l'autorité a applaudi l'explosion parce qu'elle considérait qu'elle contribuait à mettre fin à l'isolement du Liban, et ils n'admettent pas que ce sont les médias qui ont contribué à la fourniture des aides au Liban.

Les médias libanais ont transmis la douleur des gens, de ceux qui sont leur famille, leurs voisins et leurs proches, ceux qui sont sans voix et que personne n’écoute jamais, n’était-ce la pression médiatique. Les autorités veulent-elles réprimer les gens et leur interdire de pleurer et de crier ? Peut-on empêcher une mère de pleurer son enfant unique ?

Ce ne sont pas les médias qui ont provoqué cette catastrophe. Ils ont simplement accompli leur devoir moral et en conscience... et plus important encore, leur devoir professionnel. Merci à nos collègues journalistes !
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