Laxisme organisé

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Posté sur déc. 13 2019 0 minutes de lecture
Laxisme organisé
Si en matière d’éducation, un grand nombre de Libanais ont beaucoup à apprendre, il est des thèmes qui reviennent régulièrement dans la presse et les plateaux télés, tournant autour de la maltraitance subie par certains enfants. Face à cette situation, il est déplorable de constater le vide judiciaire effarant qui permet souvent aux contrevenants d’échapper aux poursuites et demeurer impunis.
Il est tout de même consternant de constater qu’en dépit de la loi sur la libre circulation de l’information dans les institutions publiques, ni le ministère du Travail ni celui des Affaires sociales n’ont jamais publié de statistiques, ne serait-ce que partielles, sur le nombre garçons et fillettes en bas âge, lâchés parmi les autos aux heures de grande affluence, proposant les objets les plus divers à des prix défiant toute concurrence, marchandises dont souvent on ne connaît même pas la provenance.
Les autorités publiques ont-elles jamais pensé enquêter sur l’identité des personnes ou des structures exploitant impunément ces mineurs non-scolarisés, jetés à la rue dans l’objectif d’apitoyer les citoyens ? Sait-on, par exemple, qu’il existe de véritables filières organisées en mafias destinées à récolter l’argent, pour on ne sait quelle économie parallèle ?
Devenu champion toutes catégories du laxisme face aux lois inappliquées, l’État libanais ferme aussi les yeux sur nombre d’entorses à la loi du travail. Depuis la guerre civile de 1975-1990, le travail des enfants, jusqu'alors peu développé, a explosé. Plus de 10 % des 10-17 ans travaillent, ce qui classe ce pays en queue de peloton au Moyen-Orient.
Même si la situation du pays n’est pas des plus graves, de nombreux enfants sont obligés de travailler pour aider leur famille. Beaucoup de jeunes garçons sont employés pour des travaux agricoles, de métallurgie ou de menuiserie. Leurs conditions de travail sont cruelles et les enfants se tuent à la tâche pour un salaire de misère. Pourtant, le Liban a signé la Convention sur le travail des enfants de l’Organisation internationale du Travail (OIT), mais manque cruellement de moyens pour mettre en œuvre les dispositions de ce texte.
Cela sans compter les enfants de réfugiés syriens qui sont fréquemment employés par des Libanais qui les soumettent à des conditions de vie misérables en échange d’un salaire de misère.
Que de réformes à accomplir, pour espérer sortir le Liban de l’ornière ! D’espoir en espoir, le pays se meurt de désespoir…
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