Après cinq ans de retard et trois prorogations du mandat du Parlement, des élections législatives ont finalement été organisées le 6 mai 2018. Ces élections ont été menées en vertu d'une nouvelle loi électorale qui comprenait, entre autres, 15 circonscriptions et un système de représentation proportionnelle avec un vote préférentiel.
En termes de participation politique, les élections parlementaires de 2018 ont été caractérisées par un taux de participation relativement faible de 49,7 % à l'échelle nationale, le taux le plus élevé étant celui de Beyrouth 1 (33,19 %) et du Mont Liban 1 (67,09 %). Avec un nombre estimé à plus d'un million d'électeurs qui ne résident pas dans le pays, le taux de participation est resté inférieur à celui des élections précédentes (52 % en 2009).
Pour la première fois, 82 970 électeurs libanais résidant à l'étranger ont voté. Alors que le vote à l'étranger est resté modeste, cette nouvelle mesure ouvrira la voie à une plus grande participation des électeurs inscrits vivant à l'étranger.
Ces élections ont introduit d'importantes réformes, notamment l'utilisation de bulletins pré-imprimés pour assurer le secret du vote, ainsi que le vote à l'étranger.
Au cours des six dernières années, avec le soutien de l'Union européenne et plus récemment de l'USAID, le Projet d'assistance électorale du PNUD a fourni une assistance technique au ministère de l'Intérieur et des Municipalités pour l'organisation d'élections législatives. Il a également soutenu la Commission de contrôle des élections sur le suivi des médias et le financement des campagnes électorales, ainsi que le Conseil constitutionnel et le Conseil d’État sur les litiges électoraux.
Le projet comprenait également la formation de milliers de responsables électoraux, l'automatisation des listes de candidats, une liste des systèmes d'enregistrement, la mise en place d'un système automatisé de gestion des résultats, ainsi que des campagnes d'éducation électorale et un soutien technique à la participation et à la représentation des femmes.
Malgré un niveau accru de compétitivité électorale, le nombre total de candidats ayant grimpé à 976, dont 113 candidates, les femmes restent encore sous-représentées. L'augmentation du nombre de candidatures féminines, de 12 en 2009 à 86 (14,4 %) en 2018, ne se reflète pas cependant dans le nombre de sièges remportés par les femmes. La représentation de ces dernières au Parlement est passée de 4 à 6 sièges en 2018. C'est une preuve évidente qu'il est toujours nécessaire d'introduire des mesures spéciales temporaires, telles que le quota, pour augmenter la représentation féminine.
Un autre domaine qui nécessitera une attention particulière dans les années à venir est la protection du droit de vote des personnes handicapées, grâce à l'accessibilité des bureaux de vote.
Plus important encore, les années à venir devraient être l'occasion pour le Parlement nouvellement élu d'instaurer la confiance avec les citoyens, afin d'assurer une participation accrue des électeurs et la consolidation d’un scrutin démocratique.
L'ONU continuera à soutenir les réformes électorales au Liban, qui sont stratégiquement liées à la réalisation de l'objectif n° 16 de développement durable « Paix, justice et institutions fortes », ainsi que l'objectif n° 5 de développement durable sur l'égalité des sexes. Ces deux objectifs sont essentiels pour réaliser le programme de développement 2030 au Liban.
Les élections législatives de 2018 ont constitué un pas en avant et le PNUD, avec l'appui de ses partenaires, évaluera les leçons tirées de ce scrutin pour développer les domaines d'intervention prioritaires appropriés et les plus pertinents, afin de réaliser les réformes électorales, la stabilité démocratique et la gouvernance participative Liban.