De tous les problèmes aigus qui se posent actuellement au Liban, pas un seul n’a encore trouvé de solution acceptable : cela va de la crise des réfugiés syriens aux couacs qui ont émaillé le scrutin législatif de mai dernier, en passant par les sempiternels dossiers épineux des déchets ménagers, de la déliquescence du service public, de la corruption endémique qui frappe la classe politique, des réformes structurelles tant attendues, et de la quasi-absence de transparence dans la pratique du pouvoir.
On finirait par croire que c’est toute l’éducation d’un pays qui est à refaire : éducation à la tolérance pour faire barrage aux manifestations de xénophobies, voire de racisme ; éducation à la démocratie et au respect des lois ; éducation aux principes de base de l’écologie et du respect de l’environnement ; éducation à l’esprit de service public, consistant à savoir faire la différence entre « servir » et « se servir » ; éducation enfin au sacro-saint concept de reddition des comptes, afin de responsabiliser des élus qui instinctivement pensent qu’ils sont au-dessus des lois.
Si au Liban l’opinion publique n’arrive pas à se faire entendre, c’est tout simplement parce que les élus s’estiment intouchables, du fait même qu’ils sont pratiquement assurés de rempiler à la prochaine échéance électorale, quelles que soient les bévues qu’ils peuvent commettre durant leur mandat.
Une classe politique qui dans sa quasi-totalité serre les coudes dans une complicité assumée, et qui se fait régulièrement réélire au milieu de la paresse générale d’une population qui n’a que la tradition à invoquer…