Seulement voilà, avec les années, le nombre de fonctionnaires a quasiment quadruplé. Il devenait ainsi pratiquement impossible de toucher à leur rémunération sans creuser d’avantage le déficit du Trésor public et augmenter l’endettement de l’État, avec tout ce qui s’ensuit en termes de menaces pour la stabilité de la monnaie nationale. La dernière échelle des salaires dans la fonction publique, adoptée au forceps par le Parlement l’année dernière, a eu de ce fait de graves répercussions sur le budget de l’État, en raison de l’écart énorme entre les sommes prévues et celles qui doivent effectivement être décaissées, gonflant monstrueusement la masse salariale de l’Administration publique. À cela vient s’ajouter le recrutement aussi sauvage qu’illégal de milliers de fonctionnaires supplémentaires, fruits de la corruption et du trafic d’influence politique.
Que sont devenues dans tout cela les revendications légitimes des enseignants ? La partie qui les concerne dans la nouvelle grille des salaires est tellement floue qu’elle a fini par créer un embrouillamini inextricable dans les rapports entre les directions des écoles privés, les salariés et les comités des parents, avec au bout le spectre d’une augmentation des frais de scolarité.
L’urgence aujourd’hui pour les enseignants du privé est de reprendre leur autonomie syndicale en s’extirpant rapidement de ce mariage forcé avec le secteur public, afin de tenter autant que faire se peut de récupérer leurs droits, loin de la gabegie et du bricolage de l’État.