Ces informations, propagées par des responsables politiques proches de Damas plutôt que par le camp adverse, ne servent en aucun cas l’intérêt des déplacés syriens, car elles suscitent la crainte chez les Libanais d’une nouvelle vague de migrants que ce petit pays ne pourra pas absorber, et ce à tous les niveaux : économique, social, financier, sans compter le fardeau de la sécurité.
Certains dirigeants exploitent la carte des déplacés à des fins de pression politique. Ils accusent les autres de ne pas vouloir les renvoyer dans leur pays, puis engagent de nouveaux préparatifs pour tenter d'intimider l'adversaire et le pousser vers des options politiques qu'il ne souhaite pas.
Ceux-là extraient la question des déplacés de son caractère humanitaire et la renvoient vers le champ politique, et au lieu de se montrer solidaires des réfugiés qui ne sont responsables en rien, contribuent à développer un état d'hostilité qui risque de dégénérer en actes de vengeance et d’intimidation. Et c’est ainsi que l'hostilité grandit entre les deux peuples.
Il est temps pour les politiciens de cesser d'exploiter ce dossier à des fins personnelles, de se livrer à des surenchères et des tentatives répétées d'exiger obéissance et loyauté ! Que cette question soit laissée aux personnes directement concernées, et qu’elle soit traitée dans les cadres juridique et officiel adoptés dans des cas similaires. Et que l’État libanais tranche ce problème à travers le Conseil des ministres, et détermine une politique et un discours unifiés qu’il communiquera au monde entier, afin d’exercer une pression qui puisse être efficace, au lieu d’étaler ses divisions, ce qui ne sert ni les Libanais ni les réfugiés.