Et s'il semble que ce retour est hésitant et timide, il n’en reste pas moins qu’il est le seul possible et disponible actuellement, jusqu'à ce que les conditions régionales soient clarifiées et qu'une partie des obstacles soit surmontés, car le dossier reste plus politique qu’humanitaire.
Cependant les critiques portées par certaines parties libanaises contre les Nations Unies, accusées d'encourager le non-retour des réfugiés syriens sont mal placées. La Sûreté générale, qui coordonne le retour actuellement, fait face à de grandes difficultés qui lui prennent énormément de temps à étudier les cas et sélectionner les noms, afin de ne pas renvoyer des personnes qui pourraient faire face au danger représenté par le régime de Damas.
C'est ce que font les Nations Unies, quand elles expliquent aux rapatriés les conditions de vie, la disponibilité des éléments vitaux, et déterminent si leur retour se fera dans les mêmes villages et si les maisons ou les abris sont disponibles. Ces questions – et en même temps ces peurs – ne sont que le moindre des devoirs humanitaires pour garantir la vie de ces gens qui, malgré le fardeau qu’ils représentent pour le Liban, ont le droit de vivre dans des conditions humanitaires minimales. Certains d'entre eux n’aspirent peut-être pas à une certaine qualité de vie, mais ils ne réclament pas la mort non plus, ni un deuxième exil au Liban, fuyant un retour sans dignité dans leur pays d'origine. Des conditions au retour sont nécessaires, même si le processus nécessite seulement quelques mois supplémentaires.