Immortaliser la mémoire de la guerre

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Posté sur avr. 01 2018 5 minutes de lecture
« Quelle est l’objet, le lieu, le son ou la personne qui représente pour vous la guerre civile æ Comment voyez-vous le souvenir de la guerre et ses témoins æ ». Telles étaient les questions posées par le projet « La consolidation de la paix au Liban » du Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud), dans le cadre d'un concours de photographie axé sur la mémoire de la guerre civile libanaise.

La compétition a été organisée avec le soutien de l'Allemagne, et les participants ont été appelés à façonner la mémoire de la guerre civile et à la représenter à travers leurs images et les photos qui la leur rappellent.

Le jury était formé de Patrick Baz, photojournaliste et détenteur de plusieurs prix, Nour Bejjani, représentante du Centre international pour une justice transitionnelle (ICTJ), et l’équipe de travail du Pnud. Il a retenu 11 images gagnantes dont une pour la couverture du supplément.

Prises récemment, ces photos ont été envoyées par des photographes professionnels et des amateurs de photographie.

 
 

Faites la paix

Cette photo est une représentation personnelle de notre refuge pendant la guerre civile, où ma famille et moi avions l'habitude de passer de nombreuses heures en attendant la fin des combats.

Même après toutes ces années, cette salle de bain a encore un fort effet sur moi. Malgré tout le stress et la peur que nous avions dû traverser, notre famille s'est rapprochée et renforcée.

Maria de Lourdes Haddad, réalisatrice, 39 ans,


Tayyouneh, Beirut


 

Hussein Baydoun, photojournaliste, 30 ans.

Aïn el-Remmaneh, Beyrouth.


Inventez-vous et réinventez-vous

Cette photo a été prise dans un bâtiment sur une célèbre ligne de démarcation qu’on appelait Chiyah-Aïn el-Remmaneh, pendant la guerre civile libanaise. Les bâtiments endommagés existent jusqu'à aujourd’hui dans le même secteur. Dans cette pièce vide, une chaise abandonnée jadis utilisée par plusieurs éléments armés.

 

Habib Abboud, conseiller financier et administratif, 56 ans.
Beyrouth


Downtown Beirut


Renaissance

Malgré la destruction complète de cette fameuse zone résidentielle dans le centre de Beyrouth, une peinture sur toute la largeur du bâtiment montre un garçon jouant avec des gadgets électroniques, symbolisant notre résurrection en tant que nation émergeant de notre capitale détruite. Sur cette photo, la vie et la mort sont en conflit de la même manière qu'elles l'étaient pendant la guerre, ce qui constitue un rappel très aigu des journées noires.

 

Hugo Lautissier, Journaliste francais, 30 ans.

Centre-ville de Beyrouth.

 

Saint-Vincent-de-Paul au centre-ville

La façade de l’église Saint-Vincent-de-Paul au centre-ville. Détruite par des bombardements dès les premiers mois de la guerre, en 1975, elle est aujourd’hui à l’abandon. Un projet de rénovation est à l’étude pour faire de ce symbole de la guerre civile un espace de dialogue inter-religieux.

 

 

Le vieil homme

Cet homme a traversé la guerre et son père est mort devant lui. À travers son regard et son visage, nous voyons les épreuves de la vie et sa dureté. Mais malgré cela, il poursuivra son existence tout comme les autres humains qui ont connu la guerre.

Joseph Khalil, étudiant universitaire, 21 ans.

 

Manal Malaeb, professeur universitaire, 38 ans.

Baysour, Aley.



Passage

J'ai pris ces photos derrière ma maison, là où ma mère a transformé en bac à fleurs une caisse de munitions abandonnée par les soldats de la Force arabe de dissuasion, stationnés près de chez nous pendant la guerre.

Telle est la culture de la paix et le point de vue que nous avons choisi…

 

 

Les nuits des obus meurtriers

C’était en 1982, un des jours les plus violents de la guerre au Liban, notamment dans le nord du pays. Le fracas des missiles résonnait dans toute la ville de Tripoli, une nuit plus proche de l'enfer. Dans cet appartement, une famille comme beaucoup d’autres était terrée jusqu'à la fin des combats, à une heure avancée de la nuit. Mais la mort a été plus rapide, et un obus a explosé à l’intérieur, incendiant complètement les lieux. Onze civils d'une même famille ont été tués dans l’une de ces nombreuses tragédies engendrées par la guerre du Liban.

 

 

Abdel Salam Wajih Sayadi, étudiant universitaire, 25 ans.

Tripoli.

 

Rue Monot, Achrafieh. Un immeuble abandonné depuis 20 ans.

Gilbert Farjallah, étudiant universitaire, 22 ans.

Sur la ligne de démarcation, l'histoire s'écrit, les pierres écoutent

Ô Passé ! Ne nous change pas à chaque fois que nous nous éloignons de toi ! Ô Futur ! Ne nous demande pas : Qui êtes-vous ? Et que voulez-vous de moi ? Nous ne le savons pas non plus.

Ô Présent ! Nous avons un peu enduré. Nous ne sommes que des passants à l’ombre épaisse !

Mahmoud Darwiche

 

 

 

Trous de mémoire

Près de 30 ans se sont écoulés depuis la fin de la guerre civile libanaise, mais Beyrouth est toujours atteinte physiquement et émotionnellement par ses conséquences. Malheureusement, ces dommages dans les immeubles, directement touchés sur la ligne de front, sont toujours visibles. Après toutes ces années, il n'y a pas de législation claire portant sur ces bâtiments complètement laissés à l’abandon ou partiellement habités.

Les 2 enfants sur cette photo vivent avec leurs parents dans cette demeure de Beyrouth dans de très mauvaises conditions, qui rendent leur vie très risquée. Le plus triste est qu'ils paient un loyer au propriétaire.

 

Reine Chahine, photographe, 31 ans.

Tayouné, Beyrouth.

 

Sara Saïd, étudiante, 17 ans.

Batloun, Chouf.


Le Liban refleurira

Bien que le Liban (la fleur) ait traversé des situations difficiles, y compris la guerre (les pierres), il a pu survivre et s'épanouir. Cette image, à mon avis, représente parfaitement le Liban après la guerre.

 

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