Même le Hezbollah, qui exerce une influence quasiment sans partage sur les chiites du Liban et dispose d’un impressionnant arsenal, a lâché quelques signaux, laissant croire qu’il ne prendrait pas d’initiative unilatérale face à Israël… sauf en cas d’attaque au Liban-Sud.
La question de la violence ayant été ainsi apparemment évacuée, reste pour le Liban l’épineux problème des réformes politiques et économiques où pratiquement tout est à refaire. Et surtout l’abandon de cette procrastination légendaire, qui fait que les dossiers les plus pressants sont sans cesse reportés d’un gouvernement à l’autre, pour finalement être abordés dans l’urgence puis rapidement bâclés !
Les deux derniers exemples en date sont la dernière loi électorale et le projet de Budget pour 2018. La première est un mélange indigeste de proportionnelle et de vote préférentiel communautaire, qui ont achevé de dérouter les électeurs. Le Budget 2018, quant à lui, a été bricolé à la hâte sous la pression des investisseurs internationaux, occultant les réformes structurelles demandées et se contentant d’imposer aux différents ministères une réduction de 20 % des dépenses.
Au Liban, les armes se sont tues, certes. Ne manque plus à la classe politique que la maturité pour admettre que la gouvernance est avant tout un service public…