Ce qu’on a désigné depuis comme « le plan Marshall » stimula les investissements, fournissant des emplois à ceux qui en sollicitaient. Pour ce nouveau marché, la main d’œuvre européenne ne suffit pas ; c’est ainsi que la main d’œuvre venant de colonies et anciennes colonies fut sollicitée. « Venez avec vos familles ! », cria-t-on. Et les ouvriers vinrent.
À ce titre, l’ambassade et les consulats de Belgique au Maroc diffusèrent une annonce devenue célèbre titrée : « Vis et travaille en Belgique », dont l’objectif était de séduire la jeunesse marocaine et de l’encourager à s’expatrier dans le but « d’assister notre pays par vos forces et votre intelligence ».
L’affiche belge fut diffusée en 1964, deux décades après la décolonisation. Les temps étaient à la fraternité et au droit des peuples à l’autodétermination. Parallèlement, les premiers vents d’ouverture soufflèrent pour les croyants, à partir de 1958, avec Jean XXIII et le compte à rebours pour le Concile Vatican II. On s’enthousiasma pour l’ouverture de l’Église sur le judaïsme et l’islam, ainsi que pour les orientations libérales et favorables aux droits des peuples et de la personne humaine.
Ce climat européen fut renforcé par les présidences de John Kennedy et de Lyndon Johnson. Bientôt, toutefois, un son alarmant vint de Grande-Bretagne. La voix qui se faisait entendre était celle de l’aristocrate et homme politique Enoch Powell qui, en 1960, s’en prit à l’immigration venue des pays du Commonwealth et s’opposa aux lois hostiles à toute discrimination, avertissant son pays, dans un discours resté célèbre, que « des rivières de sang » pouvaient couler, si l’immigration ne s’arrêtait pas.
Le sang ne coula pas, mais ce fut-là comme une pré-alerte. Quelques années plus tard, « les masses laborieuses britanniques » se rallièrent à ses slogans, tandis qu’il était sanctionné par l’élite dirigeante de son parti. C’est ainsi que le leader conservateur Edward Heath le démit du gouvernement de l’ombre (où il occupait le poste de ministre de la Défense), ce qui poussa Powell dans les bras des Travaillistes, une décision qui ne fut pas étrangère à la victoire subséquente des Travaillistes aux élections de 1974.
L’expérience Enoch Powell démentit le dogme léniniste de l’alliance objective entre les travailleurs en Occident et les mouvements de libération nationale dans les colonies. L’avenir le prouva avec encore plus d’éclat. L’alerte qui avait choqué les jeunes et les catégories hostiles à la guerre du Vietnam des années 60, prouva que les cartes étaient plus brouillées qu’on ne le croyait.
Un climat envenimé
Les pays du camp de l’Est, restés étrangers aux débats de l’Occident démocratique, gardaient le mutisme sur cette problématique particulière ; normal, ce n’étaient pas des pays d’émigration ou des sociétés d’accueil.
Cela ne les empêchait pas de faire flotter la bannière de « l’amitié entre les peuples », et d’offrir à ces débats un arrière-fond venimeux.
Le discours soviétique persista à coller des étiquettes de « fascistes » à tort et à travers, privant le terme de sa spécificité, et affaiblissant par-là la singularité du combat contre le racisme et la haine. Ses dispositions sécuritaires, discriminatoires et frileuses, contre les étrangers et les juifs, s’accompagnèrent d’une hostilité stalinienne croissante contre « le cosmopolitisme » (entendre, les juifs), décrit comme une « idéologie destructrice », une « idéologie d’espions ».
L’Occident, entretemps, se développait suivant ses orientations propres. En 1971, le Canada adopta le « pluralisme culturel », suivi en 1973 par l’Australie, puis par la Grande-Bretagne et l’Europe toute entière. Toutefois, le pluralisme suscita autant de problèmes qu’il n’en résolut. Partant de l’existence d’ « identités » culturelles ethniques et religieuses bien définies, établies même sur des rapports de tolérance mutuelle, l’acceptation mutuelle s’était substituée à l’intégration et restait incertaine sur les identités respectives de ceux qui accueillaient et de ceux qui étaient accueillis. Face à cet égalitarisme culturel, l’identité de la culture d’accueil des populations accédant à la modernité se perdait dans le vague.
Ces données s’exacerbèrent avec le temps. Vers la fin des années 70, la hausse phénoménale des prix du pétrole provoqua une récession. Les immigrés en furent les boucs émissaires, et l’on nota une montée du racisme.
En France, c’est le « Front national » (FN) qui se fit l’écho de cette tendance. Fondé en 1972 par Jean-Marie le Pen, le FN fit entendre à nouveau la voix de Pétain et de la collaboration avec les nazis. Il se fit également le porte-parole de l’hostilité à l’immigration et aux immigrés, comme du rapprochement européen. Le mouvement de Le Pen, qui avait milité dans les rangs de la droite populiste, se démarqua sur les points suivants :
- Le racisme ne reposait plus sur des données biologiques présumées, ou sur la notion de suprématie raciale. Il reposait désormais sur des différences culturelles : nous sommes égaux mais différents. Partant, que chacun reste chez soi.
- L’hostilité aux étrangers et à l’immigration s’accompagnait d’une hostilité à l’Europe (dont le projet fut qualifié de « bourgeois » par la plupart des mouvements de gauche). Ainsi, les intérêts des immigrés n’étaient pas seulement contradictoires avec ceux de la classe ouvrière, ils s’harmonisaient mieux avec les intérêts de la bourgeoisie.
Les années 70
À partir de 1977, l’élan des partis qui avaient animés les mouvements de libération nationale commença à retomber. Pour la première fois depuis l’indépendance de l’Inde (1947), le parti du « Congrès » perdit les élections. En Israël, les Travaillistes essuyèrent leur premier échec depuis 1948. En 1979, au nom de l’islam, le Chah d’Iran était balayé par l’imam Khomeyni. Mais l’Iran ne fut pas le seul à vibrer sur le mode religieux. A la même époque, le pape polonais Jean-Paul II effectua une visite historique dans son pays. Accueilli à l’aéroport de Varsovie par un demi-million de personnes, plus de 10 millions de Polonais au total assistèrent à ses messes. Le pouvoir communiste fut complètement dépassé. Un an plus tard, naissait le syndicat « Solidarité ».
En 1979 toujours, l’Afghanistan commença, au nom du « jihad », à secouer le régime communiste ; ce que l’invasion soviétique ne fit qu’exaspérer.
L’idée de Dieu devenait plus effective que celle du pouvoir séculier des États.
Le néolibéralisme
L’État reculait face à ce qui l’avait historiquement précédé. Il recula aussi devant ce qui devait suivre : le néolibéralisme de l’école de Chicago, qui boucha tous les autres horizons. En Grande-Bretagne, Margaret Thatcher arriva au pouvoir (1979), brandissant son évangile néolibéral, suivie un an plus tard par l’accession de Ronald Reagan à la Maison Blanche.
Pour le néolibéralisme, l’essentiel consiste à encourager les investissements tout en écartant la menace fiscale. L’État, lui, doit s’effacer pour devenir prestataire subordonné de services. Pour le néolibéralisme, en effet, l’État, c’est « le problème » et non « la solution », la société, comme telle, n’existant pas. Les pauvres, eux, devant se résigner et patienter.
Notre propre discours de haine
Le monde arabe ne fut pas en reste. Lui aussi élabora son discours haineux. Mais contrairement à ce qui s’était passé à l’Ouest, le discours arabe de la haine envahit non seulement le champ politique, mais aussi les champs culturel et social, et du particulier passa à l’amalgame.
Entre les années 40 et les années 70, le discours anti-impérialiste avait supplanté tous les autres. Ce fut le cas, notamment, du discours nassérien. Mais, précédées quatre ans plus tôt de l’effondrement de l’État libanais, dans l’Iran de la République islamique, les choses changèrent à partir de la fin des années 70. Le discours devint essentialiste. Ce fut le Bien contre le Mal. « Nous », incarnation du Bien contre « Eux », incarnation du Mal. Dans l’imaginaire khomeyniste se distinguèrent même « petit Satan » et « grand Satan »...
Parallèlement, le nationalisme arabe entra en décadence avec, pour emblème, l’Irak de Saddam Hussein. Le monde fut divisé en Arabes et Perses, voire en Arabes et Mages. En archéologue de la haine, Saddam Hussein subtilisa des musées de la mémoire les images qu’il utilisa pour tracer l’avenir. Les musées irakien et iranien de la haine alimentèrent un amer conflit dans les années 80.
En Israël, l’unification de Jérusalem en 1967 et la victoire électorale du Likoud firent couler à flot le fiel de la droite et des rabbins, surtout les plus rigoristes. Avec « la loi du retour », l’État israélien fit évoluer et prospérer le discours de la haine. En 1994, cet appétit incontrôlable pour la haine s’illustra avec éclat : Baruch Goldstein, un colon membre du parti « Cash » abattit 29 Palestiniens qui priaient à Hébron. Son parti, certes, fut interdit, mais la haine avait déjà fait son œuvre et anéanti la moitié de l’accord de paix conclu l’année précédente à Oslo. Les attaques-suicide du Hamas, l’assassinat d’Yitzhak Rabin, sans oublier l’arrogance et l’arbitraire des barrages israéliens, se chargèrent du reste.
La mondialisation et ses contradictions
Avec le déluge identitaire et une translation du politique au culturel du discours avec l’Occident, la haine pour l’Amérique devint une marque de fabrique pour des discours à la fois européens et tiers-mondistes, aussi bien de droite que de gauche. Il devint légitime, toutes les fois qu’il fallait se dresser contre une politique américaine, de rappeler que ces gens-là avaient exterminé les Indiens autochtones, ou de les accabler de mépris en persiflant « la culture du hamburger et du coca-cola ».
Le discours éclairé des Lumières et du progrès recula à mesure que le relativisme des cultures se renforçait. Parallèlement, les sociétés rivales se mirent à évacuer de leur vocabulaire toute la terminologie de l’État et des sociétés unies.
C’est qu’entre-temps, la mondialisation s’étendait et consolidait son règne. Née avec le néolibéralisme, ses fruits furent contradictoires : une richesse sans précédent, doublée d’une répartition inégale des richesses jamais vue.
À mesure que les prestations sociales de l’État diminuaient, et cela surtout après l’effondrement de l’URSS, on eut l’impression que le néolibéralisme prenait une sorte de revanche sur la question sociale.
Ce qui s’était effondré, en fait, ce n’était pas le totalitarisme, mais toute idée d’égalité et de partage équitable des richesses. C’est ainsi que se ternit l’éclat des grands acquis de la fin de la guerre froide, comme celui de la fin de l’apartheid raciste en Afrique du Sud et des dictatures militaires en Amérique du Sud. Les progrès de la liberté s’étaient accompagnés d’un recul de la prospérité.
Sur le plan des valeurs, la soif mercantile chassa tout le reste. Le nouveau capitaliste n’était plus, sur le modèle de Max Weber, un homme qui épargne et se réfrène. Il était vorace, dépensier et exhibitionniste. Politiquement et idéologiquement, le centre gauche commença à revenir sur ses précédentes convictions : ce fut « la troisième voie ». Tony Blair le Britannique et Bill Clinton l’Américain, Lionel Jospin le Français et Gerhard Schröder l’Allemand, tout le monde se réconcilia à sa façon avec le néolibéralisme.
L’enfant chéri de cette école fut Silvio Berlusconi, l’escroc millionnaire qui gouverna, après 1995, l’Italie de Machiavel et de Gramsci. Les riches – non pas les riches d’antan, industriels et exploitants agricoles – se mirent à éviter les pauvres. C’est dans cet esprit que naquit le parti de « la Ligue du Nord », un mouvement populiste dont la cause principale était la sécession d’un Nord riche d’un Sud pauvre et l’autonomie de la « Padanie » (la Plaine du Pô).
Berlusconi n’était en fait qu’un épisode d’un phénomène plus large. C’est ainsi qu’en ce qui concerne la formation des élites, lui-même rendit l’enseignement universitaire plus difficile pour les classes moyennes, et presque impossible aux classes pauvres et ouvrières. Les nouvelles élites furent plus dédaigneuses, et le désespoir des citoyen plus profond. Entre les partis, les dissemblances s’atténuèrent, et les résultats des élections ne firent plus grande différence. Le taux de participation au scrutin recula, tout comme l’adhésion aux partis du centre. Par contre, les marges des populismes, de droite et de gauche, enflèrent.
La démocratie en crise
En 2002, à Vienne, le « Parti de la Liberté », parti quasi-fasciste présidé par Jorg Haider, réussit à s’imposer au sein de la coalition gouvernementale. En France, Le Pen parvint au second tour de l’élection présidentielle. Des citadelles ouvrières qui avaient longtemps été communistes prêtèrent l’oreille à son discours.
Fondamentalisme et terrorisme
Pour les classes pauvres, grâce à la télévision et aux autres médias, il fut plus facile de contempler à loisir les riches et leur mode de vie. Il n’était plus besoin de les épier. Le monde entier vivait en synchronie.
Mais dans ce « village global », la colère s’amplifia. Les voyageurs de l’avenir ne laissaient plus aucun espoir aux habitants des venelles et des ghettos. Ces derniers se réfugièrent dans leurs passés respectifs, qu’il soit réel ou imaginaire. Ils refluèrent vers leurs pays d’origine, où les cloches identitaires sonnaient à toute volée, et renouèrent ce faisant avec l’arrogance, la violence et le fanatisme. C’est ainsi que leur exil ne fut plus que du corps, leur âme restant en arrière. Ce qui facilita le phénomène, c’est que les tarifs voyageurs avaient baissé, et quelques courtes visites une à deux fois par an étaient devenues possibles. Et sur place, à Londres ou Paris, l’émigré pouvait à loisir rêver de l’île paradisiaque, en mangeant son sandwich de falafel. Il lui fut également possible de passer des années à l’étranger, sans parler à ses compatriotes, les moyens d’intégration, comme les syndicats et les partis, ayant été paralysés. C’est ainsi que les quartiers et les écoles primaires ayant été ségréguées, l’Occident ne devint plus qu’un simple « lieu ».
En outre, la main d’œuvre immigrée communiquant pauvrement, les ouvriers devinrent de bons candidats à l’exclusion, ce qui favorisa leur discrimination religieuse et culturelle. Les banlieusards d’entre eux n’étaient même plus une classe à exploiter ; ils étaient en-deçà de toute classe, exclus de l’économie, bons à être exploités. Plus grave, le progrès technique avaient rendu caduques les anciennes industries, de l’automobile de Detroit aux usines à tissage du Nord britannique. La délocalisation industrielle, les accords commerciaux transnationaux, la baisse des offres d’emplois que le progrès technique avait déjà raréfié, tout s’additionnait. Et en échange, quoi ? Les programmes de recyclage dans les nouvelles économies restèrent assez limités, et nos ouvriers de regarder par-dessus leurs têtes s’envoler les Bourses, pendant que l’État, impuissant, gardait le silence, tandis que les évasions fiscales se chiffraient par milliards. La crise de 2008 poussa le monde vers le pire : alors que les banques avaient provoqué la crise, ce fut principalement aux banques que toutes les aides se dirigèrent.
Colère…
La colère gronda : celle des pauvres blancs augmenta à mesure que leurs craintes d’extinction grandirent, la croissance démographique des gens de couleur, dans les sociétés pluralistes, étant plus forte que la leur. Les non-blancs, aussi, en particulier les musulmans, étaient en colère. La terreur ne provenait plus exclusivement de leurs pays d’origine; elle se fabriquait aussi dans leurs milieux d’émigration occidentaux.
Dans les milieux des Blancs pauvres, certains ressentaient depuis le coup de Ben Laden (2001), qu’un « danger » musulman les menaçait. Les actions terroristes dans les villes occidentales les convainquirent que « l’État de droit » ne parvenait plus à les protéger. Une dernière sécurité les lâchait. Ils avaient déjà perdu confiance auparavant dans « l’État providence » et dans « l’État de l’élite ».
Parmi les musulmans, le sentiment d’être détestés et persécutés se renforça. Chez eux, ils souffraient d’oppression, et la voilà qui les rejoignait dans leur pays d’exil. Exclus là et exclus partout, abandonnés de tous sauf de Dieu, autant être ses soldats !
En 2003, au plus fort de la guerre et des atrocités et horreurs de la prison d’Abou Ghreib, l’Irak argumenta à coups de motifs et de prétextes, son hostilité à l’Amérique. « Nos » valeurs dressées contre « leurs » valeurs. Et parce que la colère est irrationnelle et borgne, c’est son frère en souffrance que l’homme de la colère choisit comme ennemi.
Marée humaine
Quand la grande marée humaine des pauvres et des réfugiés déferla sur le Nord, balayant mers et frontières, certains habitants des pays d’accueil s’écrièrent : les Barbares arrivent ! Certains leur attribuèrent leur pauvreté passée et future, d’autres craignirent pour leur nombre, et d’autres encore, en Europe centrale comme en Europe orientale, leur firent assumer une infériorité politique remontant à une longue histoire de répression politique, ou encore aux tracés frontaliers arbitraires avec lesquels ils étaient restés irréconciliés, depuis l’effondrement de l’Empire des Habsbourg, un siècle plus tôt.
Aux États-Unis, ce sont les Mexicains qui assumèrent ce rôle, compliqué d’une crise raciale Blancs-Noirs remontant aux « forces confédérées du Sud ». Les musulmans, eux, n’avaient pas trouvé refuge en Amérique, mais l’héritage du 11 septembre et sa malédiction pouvait se réveiller à tout instant et les emporter.
Le réveil de la conscience réactionnaire ne manquait pas de motifs de haine. En Europe, outre les réfugiés et les immigrés étrangers, il y avait la « bureaucratie de Bruxelles ». Aux États-Unis, où moins de la moitié des électeurs avait voté pour Trump, beaucoup de commentaires s’en inspirèrent : huit ans d’une présidence féminine, après huit ans de présidence d’un Noir ? Résistons au diable.
La Russie à son tour se mit à jouer sur la conscience frontalière et passéiste : la civilisation blanche est menacée par les musulmans ! Entretemps, « Daech » décapitait à tour de bras et faisait circuler les vidéos, clamant que l’islam était menacé par la civilisation des Blancs chrétiens. Et tous, à l’Est comme à l’Ouest, raffermirent leur emprise sur des sites Internet aussi peu fiables que largement diffusés, réservant à la haine dans ses formes les plus abjectes, l’audience la plus forte.
Multiples sont les causes qui ont fait de la haine un crime dont la paternité est tout aussi multiple : l’économie et la politique, l’isolation et la mixité, l’arriération et le progrès, la droite comme la gauche, l’Orient comme l’Occident. Nous sommes tous coupables, parce que nous sommes tous humains. Toutefois, cette proposition quasi-métaphysique, ne doit pas nous empêcher de pointer le doigt vers cette phase de transition que nous vivons, à ses bouleversements et à l’inquiétude qui la marque. À chacun de choisir, selon ses conditionnements et l’historique de ses préférences, un ennemi qu’il haïra, tout en jouissant de sa haine.