Certes, cette attitude ne s’affiche plus de façon aussi grossière et ostentatoire qu’elle le fut au temps du système patriarcal absolu, l’époque où le père, l’époux ou le frère décidait de tout et exigeait obéissance et soumission de tous les membres de la famille. La réticence de certains hommes face à l’émancipation de la femme se manifeste de façon plus sournoise, tel qu’obliger la future épouse d’abandonner toute vie professionnelle pour se consacrer au foyer ; proposer à la candidate à l’embauche dans une entreprise un salaire plus bas pour un travail égal à celui de ses collègues masculins ; accepter du bout des lèvres la parité dans les responsabilités administratives ou politiques, pour ensuite jouer sur les chiffres et vider le concept de son contenu…
Pourtant, il est facile de constater qu’aujourd’hui avec le développement de l’éducation, notamment dans les grandes villes, la Libanaise est de plus en plus représentée dans la vie professionnelle, jusqu’aux échelons supérieurs dans les sociétés, les universités et les professions libérales. Nombreuses sont celles qui ont acquis leur autonomie financière et, de ce fait, n’ont plus besoin de s’accrocher aux basques d’un père ou d’un mari pour prendre leur place dans la société.
Pour autant, il serait injuste de faire porter seulement aux hommes la responsabilité de la lenteur dans l’acquisition de leurs droits par les femmes. Certaines d’entre elles se complaisent même dans leur situation, excluant d’avance toute contestation de « l’autorité » patriarcale. C’est à ces dernières surtout qu’il revient de relever le défi de s’affranchir de la tutelle masculine. Tout en douceur et humanité certes, mais avec une bonne dose de fermeté.