Que signifie être réfugié ?

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Posté sur déc. 01 2016 3 minutes de lecture
Que signifie être réfugié ?
Depuis l’aube de l’humanité, les êtres humains se sont habitués au mouvement.
C’est ainsi que le monde a été fondé. Depuis les premières migrations en raison d’un manque de ressources ou à cause des conditions climatiques, aux migrations ultérieures à la recherche d’une amélioration des conditions de vie, jusqu’aux départs forcés en raison des guerres ou des catastrophes naturelles, les populations se déplaçaient d’un point à l’autre de la planète, s’intégraient à leur nouveau milieu ou refondaient des civilisations. Les exemples dans l’histoire sont si nombreux, au point qu’ils constituent effectivement la quasi-totalité de l’histoire de l’humanité.
Mais dans le contexte de l'émergence de l'État-nation, qui a tracé les frontières et réparti les populations en habitants citoyens ou expatriés, citoyens ou immigrés, citoyens ou réfugiés, est alors apparu le problème des réfugiés, considérés au mieux comme un groupe d'urgence par rapport au groupe résident, et au pire un lourd fardeau et une source d'ennuis, une classe inférieure aux autochtones qui, eux, jouissent de leurs droits en tant que citoyens.
Ce problème, dont l'âge dans le meilleur des cas ne dépasse pas le siècle et demi, n'a atteint sa forme institutionnalisée que seulement après la Seconde Guerre mondiale, avec les grandes migrations qui ont eu lieu en Europe et depuis l'Europe, favorisant l'émergence d'un nouvel ordre mondial qui s’est senti concerné par cette catégorie de personnes et qui a pris le nom de Système international d'aide humanitaire. Ce système considère que cette immigration forcée est d’ordre provisoire et que l'intégration ou non des réfugiés dans les pays d'accueil est une question de souveraineté liée aux frontières géographiques telles que convenues dans les accords internationaux pour ces pays, et que le rôle du pouvoir en place est de fournir à ces populations le minimum vital en termes de condition de vie ou de droits de base de l'individu.
Et c’est là que réside le fond du problème. Le système international d'aide humanitaire, qui se présente comme une structure strictement humanitaire, c’est-à-dire neutre et non politisée, se retrouve noyé dans des querelles politiques où il est à peine capable de faire face à quelques-unes et n’y parvient pas dans beaucoup d'autres ; cela va du droit de résidence au droit du travail, le droit de se déplacer, jusqu’aux nombreux autres droits plus ou moins associés au concept de souveraineté dans le pays d'accueil, lequel est essentiellement politique.
À partir de là, tous les projecteurs mettent généralement en lumière la question des réfugiés, tantôt qualifiant ces derniers de groupe digne d’être aidé ou apte à obtenir dans le meilleur des cas la garantie de certains droits, comme indiqué ci-dessus, tantôt les décrivant comme un groupe constituant un lourd fardeau économique, démographique et moral dont il faut trouver la solution. Dans tous les cas, les réfugiés ne sont pas perçus comme des êtres humains égaux conformément à la Déclaration des droits de l’homme, et pouvant constituer une valeur ajoutée, non un poids ; une ressource, non une crise.
La crise des réfugiés est une crise politique née d’une circonstance et d'un cadre politique historique spécifique, et ne peut être résolue sans tenir compte de la dimension historique et politique, où l’intégration est un droit analogue au droit de retour, et le maintien un droit comme le droit à la liberté de circuler, et où les droits de l'homme (tout homme) sont essentiels tout comme les droits du citoyen.
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