Nous demandons aux frères syriens de ne pas circuler

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Posté sur déc. 01 2016 0 minutes de lecture
Nous demandons aux frères  syriens de ne pas circuler
Nous lisons à l’entrée de villes et villages libanais des injonctions similaires demandant « aux frères Syriens de ne pas circuler entre huit heures du soir et six heures du matin, sous peine d’engager leur responsabilité ». Des banderoles qui sont accrochées par les municipalités auxquelles personne ne s’oppose.

Ces expressions comportent toutes les contradictions possibles, toutes les discriminations, avec en plus une part de racisme. Car comment un frère peut-il imposer à son frère des horaires de déplacement et de circulation hors de son habitation, que ce soit pour rendre visite à un parent, faire ses courses ou acheter un médicament ? Et dans ce cas, nous nous demandons : « Aurions-nous accepté une conduite similaire si nous étions déracinés et forcés de vivre dans un pays étranger ou arabe ? ».

Loin de nous l’idée d’occulter le problème des réfugiés syriens au Liban, car il s’agit d’une migration qui dépasse le potentiel de ce petit pays, économiquement, financièrement, socialement, et le plus important au plan de la sécurité. C’est d’ailleurs ce que nous entendons souvent et qui plus est sans cesse répété par les responsables et les journalistes sur tous les écrans. Il reste que la réalité des faits contredit totalement ces inquiétudes dans ce pays des miracles, quoique sans éclipser l’impact négatif de cette lourde présence. Car l’économie libanaise, en dépit de sa faiblesse, est toujours fonctionnelle et n’a pas perdu de sa vitalité. Elle est capable de se redresser à une vitesse fulgurante pour peu que s’y prêtent les circonstances environnantes.

Quant à la sécurité, elle est la plus cohérente, non seulement par rapport aux pays voisins, mais probablement du monde entier, car sa mesure est d’abord fondée sur l’enregistrement des chiffres quotidiens d’abus, d’irrégularités et de crimes, et ensuite sur le recensement parmi ces actions celles impliquant des réfugiés syriens. Les chiffres montrent indiscutablement qu’il n’y a pas d’augmentation du taux moyen de criminalité au Liban, et que les abus quotidiens, les coups de feu et autres activités de contrebande, impliquent généralement des Libanais habitués à contourner les lois depuis bien avant la guerre, auxquels il faut ajouter les excès des miliciens qui ont infiltré tous les rouages de l’État.

La prudence est donc un devoir. Les services de sécurité font leur travail, le pays est stable, et il n’est nul besoin de mesures coercitives frappant à la fois Libanais et Syriens.

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