Certes, il paraît évident qu’en Syrie, la Russie et l’Iran d’un côté, les pays occidentaux et l’Arabie Saoudite de l’autre, se battent par combattants interposés, comme ce fut le cas naguère en Espagne avec l’Allemagne et l’Union soviétique. Mais dans le cas de la Syrie, les rivalités entre sunnites et chiites en général, puis entre Arabes et Kurdes, enfin entre ces derniers et les Turcs ne font que compliquer les choses dans une région où le mensonge et la trahison sont des habitudes ancestrales !
Mais quelle déconvenue pour les États-Unis, l’Europe et l’Onu, qui depuis 2012 tentent désespérément de trouver une alternative au pouvoir en place parmi le confetti de rebelles, lesquels n’arrivent pas à s’entendre sur une alternance crédible. Ce manque de cohésion des opposants au régime de Bachar el-Assad, les rebelles l’ont payé et continuent de le payer fort cher. Au-delà des pertes tragiques et des destructions dans lesquelles le pouvoir de Damas et les rebelles portent une lourde responsabilité, la grande disparité idéologique des opposants, répartis entre radicaux islamistes majoritaires et rebelles modérés éparpillés à travers le territoire syrien, a suscité le scepticisme des Occidentaux qui avec le temps ont développé une réticence de plus en plus marquée à leur livrer les armes dont ils ont cruellement besoin. Face au risque dramatique d’une répétition des scénarios irakien et libyen, la communauté internationale a opté pour la diplomatie multilatérale qui jusque-là n’a pas encore porté ses fruits.
Une situation qui a poussé la Russie à occuper la place, surmultipliant ainsi la puissance de feu du régime de Damas, pour le plus grand désespoir de la population syrienne présente sur le théâtre des combats, et les centaines de milliers de réfugiés qui, année après année, voient s’éloigner toute perspective de retour dans leur pays.