Il n’est pas difficile de comprendre qu’un tel afflux massif de personnes dans un pays affaibli et souffrant lui-même d’infrastructures vieillissantes allait charger lourdement ses ressources, et il était inévitable qu’une telle pression démographique soulève des tensions entre les communautés d’accueil et les déplacés syriens.
Mais si jusqu’à présent, il semblait n’y avoir aucune issue à cette énigme, aujourd’hui il y a de l’espoir. Pendant plus de deux ans et demi, le Liban était sans président et sans accord entre les responsables politiques et les dirigeants des camps rivaux, une situation qui délaissait les besoins les plus fondamentaux des citoyens et négligeait les communautés d’accueil déjà bien incapables de s’occuper de leurs propres besoins, sans parler de ceux de leurs infortunés hôtes.
Mais l’élection d’un nouveau président a ouvert la voie au changement pour le mieux. La décision remarquable de donner la priorité aux besoins du pays plutôt qu’aux bénéfices personnels est sûre de restaurer la confiance dans le pays, tandis qu’un nouveau gouvernement, une fois formé, pourra enfin travailler à relancer l’économie et restaurer les services de base.
La conjonction de ces événements peut, je l’espère, précipiter le déblocage des promesses d’aide aux réfugiés syriens ainsi qu’aux communautés d’accueil, alors que l’État peut enfin se trouver en mesure de répondre aux besoins de ses citoyens, améliorer les conditions des déplacés et trouver des solutions aux difficultés auxquelles ils font face.
Il n’est pas déraisonnable de s’attendre à ce qu’une telle évolution contribue beaucoup à atténuer les tensions sur le terrain et permettre à tous les intéressés de vivre dans la dignité, tout en offrant aux réfugiés un semblant de sécurité et de stabilité dont ils bénéficiaient avant la guerre jusqu’à ce qu’ils puissent rentrer chez eux.