Pareil salaire ne serait jamais accepté par un Libanais dans des conditions de travail similaires et sans aucune garantie, assurance ou vacances régulières.
Loin de moi l’idée de dénoncer ici le travailleur libanais, dans la mesure où celui-ci a parfaitement le droit de travailler dans des conditions équitables et humaines, tout comme je ne suis pas en train de défendre les possibilités d'emploi pour les réfugiés au détriment des Libanais qui souffrent déjà de conditions économiques difficiles. Mais la solution n'est pas dans l’hostilité, ni dans la provocation, parce que le chômage des Syriens pourrait nuire au Liban plus que leur emploi dans des activités spécifiques. Leur situation désespérée pourrait conduire à une révolte de la faim, sans compter une augmentation possible du taux de violence.
Il est toujours nécessaire que les solutions soient trouvées au niveau des institutions de l’État, ces institutions souvent inefficaces. Ce n’est pas le Syrien qui travaille qui doit être puni, mais l'employeur qui remplace un travailleur libanais par un étranger, celui qui embauche des gens sans permis de travail. Il ne s’agit pas d’interdire au Syrien d'ouvrir un magasin, une boulangerie ou toute autre activité légitime, mais d’exiger qu’il obtienne un permis d’exploitation, satisfasse aux conditions et paye les redevances dues au Trésor public, parce que le pays ne doit pas se laisser étouffer sous prétexte de peur, d’implantation et de camps de réfugiés. Ces problèmes ne sauraient être résolus par de petits moyens, mais par une vision globale et un plan national qui n'a pas encore été mis en place… et qui sans doute ne verra jamais le jour.