Insertion économique. Un bien gros mot pour ceux qui s’inquiètent d’une implantation durable des déplacés de Syrie. Alors, au lieu d’engager une prospection intelligente de ce qui pourrait être bénéfique à la fois à l’économie libanaise et aux réfugiés syriens, on préfère ne rien faire pendant que certains secteurs sont fortement demandeurs sur le marché de l’emploi.
Il aura fallu attendre que certaines agences de l’Onu distribuent des cartes de débit, même plafonnées à une trentaine de dollars par mois, dans le cadre de leurs programmes d’aide aux déplacés syriens, pour que les petits commerces libanais reprennent vie. Avec quelque 700 000 réfugiés bénéficiaires de ces cartes au Liban, ces programmes sont une aubaine pour les petites épiceries qui vivotaient.
L’initiative onusienne a tôt fait de susciter la convoitise des entreprises libanaises de plus grande taille : trois chaînes de supermarchés ont passé contrat avec le Programme alimentaire mondial, comme la chaîne des coopératives UCCM qui regroupe 36 magasins dans le pays. Pour attirer les réfugiés syriens, les supermarchés de l'UCCM ont choisi de leur accorder une remise de 7 %.
Il est certain que la masse des réfugiés ayant fui la guerre en Syrie représente un fardeau pour le Liban, déjà lourdement endetté. Mais force est de constater qu’un nombre non négligeable d’entre eux contribuent à l'économie à travers leurs achats et la location d'appartements. Le tout est de savoir doser et surtout d’admettre qu’au-delà des difficultés des uns et des autres, la coopération reste indispensable pour apaiser les esprits.