Mon expérience d’artiste syrienne au Liban et l’influence de mon art sur la société

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Posté sur mars 01 2016 0 minutes de lecture
Je suis arrivée à Beyrouth il y a plus de deux ans. Jusqu’à ce jour, mon art reste assoiffé de l’esprit de ce pays, et ma vie d’artiste est une histoire de passion.

Je suis une peintre syrienne, jai décroché mon diplôme en 2012. J’étais très enthousiaste à lidée douvrir un petit atelier dans le Vieux Damas, mais je nen ai pas eu loccasion pour une raison ou pour une autre. Je navais plus dautre option que Beyrouth, le Beyrouth de Gebran, de Darwiche et de Akl. Voilà pourquoi jy suis venue, et j’étais prête à my retrouver : la ville ne ma pas déçue, elle ma accueillie avec générosité, moi qui porte dans mon art lidentité féminine comme un étendard. Mes études sur le thème de la femme sous toutes ses facettes, sur sa relation avec son partenaire, sur la relation entre les sexes, nont pas encore satisfait ma curiosité, quatre ans plus tard.

 

Il ne fait pas de doute que la mixité de cette société et ses relations sont de nature à être une source suffisante dinspiration. Ces deux facteurs viennent enrichir les sujets de mon art, tout comme latmosphère qui règne dans cette ville aide au développement de ma technique artistique puisque, en matière de couleurs, je suis passionnée par la mer, et que ma peinture est éprise du ciel de Beyrouth.

Il na pas été très difficile dimposer mon art dans cette ville, de faire en sorte quil y soit accepté, et quil soit considéré comme un projet influent et influencé par sa société, étant donné que la jeune Libanaise occupe une part dans mes œuvres. Tous ces facteurs rassemblés étaient au cœur de mon exposition individuelle qui était, par-excellence, inspirée de latmosphère de cette ville. Cette exposition a interagi avec elle et reflété la relation qui la lie à ses habitants.

Certains pourraient penser qu’à linstar dautres artistes, j’évite le sujet de la guerre et de la destruction qui ravagent mon pays. En réalité, je travaille sur le sujet des relations et de leur teneur, parce que suis convaincue que quand on les met en lumière, soit pour les consacrer, soit pour les critiquer ou pour souligner leur identification à lespace et à lexistence, on évite beaucoup de guerres et de conflits. Cela pourrait nous permettre de sortir du cycle de la destruction en vue de parvenir à des résultats authentiques et concrets, fondés sur le partenariat et indépendants de tout conflit. De plus, jai préféré laisser à dautres artistes le soin daborder le sujet de la guerre à leur manière. Je ne cherche pas à rivaliser avec eux, de peur que ce sujet narrive à saturation. Ni mon pays, ni ses habitants, ni leurs souffrances ne sont un sujet de consommation courante, et encore moins dexploitation.

Et Beyrouth reste ma source comme elle a été celle de ceux qui my ont précédé.

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