les frontières extérieures de l’Europe se retrouvent bousculées de toutes parts par l’afflux de dizaines de milliers de migrants miséreux, démunis, accourus au péril de leur vie vers cet eldorado dont on leur a toujours chanté les louanges en termes de droit et de libertés.
Mais à quoi serviraient le droit et les libertés si l’aisance économique et financière ne suit pas. Or, l’Europe n’est pas l’Amérique et depuis bien longtemps n’a plus vocation d’être une terre d’immigration. La crise et le chômage ont étendu leurs tentacules, et ce n’est pas la quête d’un avenir meilleur qui conduit les réfugiés à frapper aux portes du vieux continent, mais bien l’instinct de survie. Cette espèce de réflexe premier, qui pousse hommes, femmes et enfants à se jeter dans les bras de passeurs véreux et sans scrupules, à braver une mer démontée et, quand ils s’en sortent indemnes, à se retrouver parqués dans des camps officiellement provisoires, mais qui visiblement sont appelés à durer.
Aujourd’hui, l’Europe est débordée et doit quémander un peu de mansuétude de la part de la Turquie pour qu’elle consente à contenir le flot de migrants sur son sol. Un étrange appel à générosité contre monnaie sonnante et trébuchante : 3 milliards d’euros lors de la première requête, probablement suivis de 3 autres en espérant qu’Ankara s’en contentera…
Au vu de ce résultat pas très reluisant, deux questions viennent naturellement à l’esprit :
- Comment se fait-il qu’aucun des pays arabes fortunés n’ait proposé d’assurer ne serait-ce qu’une maigre quote-part de migrants, au lieu de laisser le Liban et la Jordanie déjà mal lotis porter à eux seul un bien lourd fardeau ?
- Pourquoi l’Europe, et plus généralement l’Occident, continuent-ils de se disputer les élans de générosité à l’égard des réfugiés et a contrario font preuve d’autant de laxisme à imposer une solution en Syrie ?