Le centre « Femmes d’aujourd’hui » est un premier pas sur cette voie - Des initiatives de coexistence sociale libano-syrienne dans la Békaa

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Posté sur juil. 01 2015 4 minutes de lecture
Le centre « Femmes d’aujourd’hui » est un premier pas sur cette voie - Des initiatives de coexistence sociale libano-syrienne dans la Békaa
Établi dans la plaine de la Békaa, le centre «Femmes d’aujourd’hui» s’est fixé un double objectif: favoriser une capacitation des femmes syriennes dans tous les domaines et permettre parallèlement aux jeunes et aux enfants syriens de se prendre en charge au sein de leurs familles respectives, après avoir été tous poussés à l’exode du fait de la guerre dans leur pays.

 À lorigine de cette initiative, des forces actives du village de Saadnayel, soucieuses dencourager une cohésion sociale et culturelle. En 2014, celles-ci ont organisé un festival pour les enfants syriens et libanais, sous la supervision des cadres syriens du centre, en collaboration avec la municipalité et des jeunes du village.

La directrice générale du centre «Femmes daujourdhui», Majd Charbaji, raconte que le festival «a pris lallure dun parc dattraction gratuit dans lequel des spectacles de danses et des pièces de théâtre ont été présentés». «Nous avions accueilli près de 3.000 petits syriens et libanais, ce qui a permis de renforcer la solidarité sociale entre enfants et adultes à cette occasion», se félicite Mme Charbaji.

De manière plus générale, afin de favoriser la coexistence et la cohésion culturelle, même à un niveau limité, le centre a recruté, pour ses ateliers de travail, des formatrices et des aspirantes à la fois libanaises et syriennes.

Âgée de 24 ans, Ghina, originaire de la Békaa et enseignante de langue française, a donné des cours de français à des femmes syriennes. Elle relate son expérience: «Au départ, javais peur quelles ne me rejettent parce que je suis Libanaise, une étrangère pour elles. Je pensais que leur état psychologique, dû à la guerre dans leur pays, serait pour moi un obstacle. Mes craintes se sont cependant dissipées quelques jours plus tard, dans la mesure où le courant est vite passé entre nous. Je nai pas eu limpression quun barrage nous séparait».

Ghina indique par ailleurs quune bonne relation entre les deux populations libanaise et syrienne nécessite un peu de communication pour se développer. «Mes rapports avec mes étudiantes se sont vite transformées en amitié. Nous sommes sorties nous promener ensemble et jai fini par suivre de près leur vie au quotidien», confie-t-elle.

Cest ce que confirme une jeune disciple syrienne, Marwa, 25 ans. «Ghina a réussi à sadapter vite à nous, raconte-t-elle. Elle a imprimé une note de gaieté aux études. Elle reprend un même paragraphe plus dune fois pour que nous puissions le comprendre. Je ne mattendais pas à cela dune dame libanaise. Du coup, mes préjugés ont disparu. Après avoir fait sa connaissance et celle de ses parents, ma mauvaise perception des Libanais a changé».

Pour encourager ce rapprochement et élargir son spectre, le centre a créé en collaboration avec des activistes libanais un club, l’«Académie sportive de la Békaa», intégrant, dans le quartier Jlala, des jeunes libanais et syriens dans une même équipe. Le but de cette initiative est de favoriser leur intégration et de développer leurs talents.

Proche du centre, un avocat, Rami Zammar, 36 ans, révèle que le projet est lune des initiatives de «Femmes daujourdhui». Lidée lui avait plu parce quelle «pave la voie à la cohésion à travers le sport et les compétitions communes régulières, dautant quil existe un manque au niveau des clubs sportifs dans la région». Il sarrête sur la contribution libanaise en expliquant: «Nous avions offert le terrain. Le centre sest occupé de la planification et de lexécution».

Rebondissant sur le sujet, Mme Charbaji précise que le club sera bientôt prêt. Selon elle, il permettra de développer le sport libano-syrien et de protéger les jeunes contre lintégrisme, le racisme et les problèmes sociaux.

Il convient de préciser que de nombreuses initiatives similaires ont vu le jour récemment dans la partie centrale de la Békaa, avec pour objectif de favoriser la coexistence entre les deux populations libanaise et syrienne. Citons entre autres, le centre culturel de Kfar Zabad, parrainé par lONG World Vision, et les sessions de formation aux compétences professionnelles organisées par lassociation «Save the Children» dans les villages de Bar Elias et Qab Elias.

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