Mon expérience au Liban

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Posté sur juil. 01 2015 3 minutes de lecture
Mon expérience  au Liban
Je suis né à Deraa, en Syrie et j’ai suivi des études de comptabilité. Dès 2004, j’ai commencé à me rendre au Liban, pour y travailler l’été, afin de couvrir les frais de mes études en Syrie, durant l’hiver. Avec l’aggravation de la situation en Syrie, toutefois, j’ai dû interrompre mes études. Avec ma famille, j’ai alors migré au Liban. Nous nous sommes installés à Marjeyoun, au Liban-Sud.
Durant mon séjour au Liban, j’ai réussi – moi qui suis connu pour mon énergie et ma joie de vivre – à construire des amitiés avec des Libanais de différents bords politiques, confessionnels et sociaux. J’apprécie l’hospitalité et le bon traitement que je reçois de la majorité d’entre eux. Je suis toutefois dérangé par les clichés dont certains Libanais affublent les Syriens, les considérant comme des retardés, rien qu’en raison de leur modeste situation financière, de la façon dont ils s’habillent ou encore du genre de travail qu’ils effectuent.
Par un jour très froid de l’hiver, je me suis rendu à un snack de manakiche, comme d’habitude. J’ai bu du café, comme d’habitude. J’avais soigné mon apparence, contrairement à mon habitude. Après m’avoir longtemps contemplé, la propriétaire du snack me lance: «Heureusement que vous avez appris à bien vous habiller grâce aux Libanais». Je me suis senti humilié, parce que je suis obligé de supporter ce genre de situation.
Mon humble expérience dans le travail social ne m’a pas empêché de rejoindre le Comité libano-syrien, qui vient en aide aux réfugiés syriens dans les régions de Marjeyoun et de Hasbaya.
Ce comité a attiré plusieurs associations de secours libanaises et internationales que nous avons aidées dans leurs statistiques et dans la distribution des aides aux Syriens. Nous avons ressenti toutefois, mes collègues et moi, une attitude condescendante envers les déplacés, et une atteinte à leur dignité et humanité. Cela a changé avec le début de la coopération entre le Comité libano-syrien et le Réseau des groupes de jeunes, une ONG locale qui œuvre au Liban-Sud. Celle-ci a aidé le Comité libano-syrien à améliorer sa hiérarchie administrative. De plus, elle nous a entraînés mes collègues et moi aux moyens de communication et m’a conforté dans mes convictions – en pratique et non en paroles – que le fait de secourir les réfugiés est un devoir et non une charité.
À travers cette ONG, j’ai bâti davantage de relations sociales et d’amitiés avec mes pairs libanais, dans plusieurs villages et villes. J’ai également participé à plusieurs congrès, opérations de secours, pièces de théâtre ciblées, ainsi qu’à diverses autres activités organisées dans des lieux de rassemblement de réfugiés syriens. À travers ces activités, nous avons réussi à dessiner un sourire sur le visage des plus démunis, des enfants, des personnes du troisième âge et des personnes opprimées. Nous avons également réussi à construire des relations justes entre ces gens et les communautés hôtes, loin des préjugés et du fanatisme.
Cette expérience m’a permis de retrouver ma vraie identité. Elle m’a permis de reprendre confiance en moi-même. Elle m’a aussi appris que mon seul choix dans la vie est d’être positif, de répandre la joie et d’appeler à la paix où que je sois.
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