Prévention et immunisation face aux maladies contagieuses dans les milieux défavorisés

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Posté sur juil. 01 2015 6 minutes de lecture
Prévention et immunisation face aux maladies  contagieuses dans les milieux défavorisés
Les maladies contagieuses ne sont pas racistes comme les hommes. Elles sont plutôt opportunistes, dans le sens où elles profitent de la pauvreté et de la précarité des conditions sanitaires pour attaquer leurs victimes, quelle que soit le milieu auquel elles appartiennent. En général, ces milieux sont pauvres.

Ces maladies résultent de la détérioration des conditions de vie dans les milieux surpeuplés. La panique non justifiée de certains face à l’afflux des réfugiés à la suite des derniers événements dans la région peut ainsi être évitée, rien qu’en se prémunissant contre les virus, les germes et les maladies.
L’exode est souvent accompagné d’une propagation des maladies transmissibles qui pourraient semer la panique, notamment en l’absence d’une sensibilisation sur les moyens adéquats de les prévenir. Ces maladies surgissent en raison de la détérioration des conditions de vie qui caractérisent l’exode, mais aussi en raison du manque d’eau potable non contaminée et de celle propre à l’utilisation personnelle. À cela s’ajoute le problème du traitement des déchets solides et liquides dans les régions où se trouvent les réfugiés.
La campagne de sensibilisation englobe l’hygiène personnelle, notamment le lavage répété des mains. Elle suppose également qu’il faut assurer une eau potable, traiter les déchets de manière sûre et œuvrer à améliorer les conditions sociales, en collaboration avec les ministères concernés, les conseils municipaux et la société civile. Cela est d’autant plus important que la sécurité sanitaire affecte tout le monde, le problème n’étant pas limité aux communautés de réfugiés. Il est donc nécessaire de respecter le calendrier de vaccination tel que prévu par le ministère de la Santé et d’éviter de semer la panique, d’autant que la vaccination et la bonne hygiène personnelle contribuent à diminuer le risque des maladies.
Selon le Programme de surveillance épidémiologique au ministère de la Santé (site Web du ministère libanais de la Santé), une épidémie d’oreillons sévit parmi les réfugiés depuis l’hiver dernier, 177 cas ayant été enregistrés depuis le début de l’année en cours. Des cas d’hépatite A (109 cas) ont également été enregistrés, ainsi que des cas de leishmaniose cutanée (12 cas), de méningites (99 cas), d’hépatite B (16 cas), de paralysie flasque aiguë (4 cas). Aucun cas de poliomyélite n’a été enregistré. Le ministère de la Santé obtient ces chiffres des hôpitaux et des centres médicosociaux des différentes régions.
Il convient de noter que le ministère de la Santé ne considère pas l’afflux syrien comme un sujet à part. Au contraire, il fait partie du système global de santé, d’autant que les maladies transmissibles ne connaissent pas de frontières ni d’identité. C’est ce qu’affirme d’ailleurs la directrice du département de la médecine préventive au ministère de la Santé, Atika Berry, qui souligne qu’en cas de propagation d’une maladie transmissible, le ministère réagit en considérant qu’il s’agit d’une source de danger pour l’ensemble de la société et pour tout individu vivant sur le territoire libanais. De ce fait, toutes les mesures sont prises dans l’intérêt sanitaire de tout un chacun.
Se penchant sur la lutte contre l’épidémie d’oreillons, le Dr Berry a indiqué que «le ministère conseille de vérifier le carnet de vaccination de chaque patient et de rattraper le manque de vaccinations pour plus de protection au cas où un citoyen tombe malade, notamment parmi les élèves et les étudiants». De plus, la personne malade doit rester chez elle au moins cinq jours, ou jusqu’au dégonflement des glandes parotides (la glande salivaire la plus volumineuse). Parmi les symptômes des oreillons, on signale notamment la fièvre et un gonflement des glandes parotides qui apparaît sur la joue ou les deux joues du patient.
Pour ce qui est de la leishmaniose, d’autant que la saison estivale a commencé, le ministère de la Santé met l’accent sur la nécessité de se débarrasser définitivement des déchets et de lutter contre les insectes, notamment le phlébotome (petit insecte qui ressemble à un moucheron) dont la piqûre de la femelle transmet la maladie. Cet insecte prolifère dans les ordures, d’où la nécessité de s’en débarrasser. Il est également important de couvrir l’endroit de la piqûre pour réduire les risques de contamination.
Pour éviter l’hépatite A, le Dr Berry insiste sur «la nécessité d’utiliser une eau propre, d’appliquer les principes de la sécurité sanitaire des aliments, de consommer des produits sains non contaminés, d’adopter une hygiène adéquate lors de la préparation et de la présentation des plats et de ne pas mélanger les aliments notamment lors de leur manipulation». L’hépatite A se traduit principalement par une fièvre, une nausée, un vomissement et souvent une diarrhée. Chez les enfants âgés de plus de 7 ans, le blanc des yeux prend une coloration jaunâtre. En revanche, cela n’est pas le cas chez près de 70% des enfants atteints d’hépatite A, âgés de moins de 7 ans, d’où la nécessité de surveiller les autres symptômes chez les tout petits et les nourrissons.
Le ministère de la Santé souligne en outre l’importance de mener des campagnes de sensibilisation auprès des parents et des enseignants. Il insiste également sur la nécessité de se conformer au traitement prescrit par le médecin, sans recourir de manière anarchique aux antibiotiques qui peuvent aggraver les cas d’hépatite A, puisque qu’ils peuvent entraîner des complications. Il est important de mettre les patients en quarantaine jusqu’à ce qu’ils se rétablissent, afin d’éviter la transmission de la maladie.
Il faut noter enfin que certains élèves déplacés ont attrapé la gale et des poux. Cela est principalement dû au surpeuplement et à l’absence des conditions sanitaires les plus élémentaires. La gale se traduit par des démangeaisons répétées de la zone touchée. Des lésions cutanées en raison du grattage peuvent apparaître. Celles-ci peuvent s’infecter à cause des bactéries qui prolifèrent sur la peau. La gale est une maladie due à un parasite et dont le traitement est basé sur l’hygiène, avec un changement régulier des draps, des oreillers et des vêtements. Un traitement local doit aussi être appliqué.

Le ministère de la Santé ne considère pas l’afflux syrien comme un sujet à part. Pour lui, il fait partie du système global de santé, d’autant que les maladies transmissibles ne connaissent ni frontières ni identité
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