Malheureusement, la nature de plus en plus mondialisée de la technologie de communication a également été sujette à nombre d’abus et le discours de haine s’est davantage répandu. Une grande partie de cette rhétorique peut être trouvée sur les réseaux sociaux en ligne et risque de mener à des actes discriminatoires et à la violence. Avec la capacité de se connecter en restant anonyme ou le sentiment de sécurité qu’on peut avoir derrière un écran, il est encore plus facile d'exprimer des opinions haineuses. Les médias traditionnels peuvent aussi être responsables, en fomentant des divisions entre les peuples à travers des idées fausses et une diabolisation de l'« Autre ».
Le danger du discours de haine a été particulièrement évident après les récents attentats-suicides de Kaa. Ces actes ignobles contre des Libanais innocents ont été suivis dans certaines régions du pays par des agressions verbales et physiques contre des réfugiés syriens innocents, perpétrés par des gens légitimement indignés par les attaques contre Kaa, mais qui associent à tort l'apparition d'actes terroristes à la présence des réfugiés. Les autorités libanaises ont été promptes à condamner et mettre un terme à ces actions. Les médias peuvent aussi jouer un rôle-clé dans la lutte contre ces perceptions erronées et encourager une attitude plus tolérante et compréhensive.
En 2013, le « Pacte des journalistes pour la consolidation de la paix civile au Liban », parrainé par le Pnud, avait prévu à l’article 2 : « Les journalistes doivent s’engager à renforcer l'unité et la coexistence nationales, respecter les religions, ne pas être les instigateurs de conflits sectaires ou confessionnels, et rejeter les mouvements de désobéissance violents, la criminalité et l'humiliation » ; et encore à l'article 11 : « Les journalistes doivent éviter de propager un esprit de violence et de conflits ». Depuis lors, le Pnud a continué à travailler avec des rédacteurs et des journalistes pour veiller à la mise en œuvre du Pacte par l'analyse périodique du contenu des informations et des éditoriaux, en partenariat avec la Fondation Maharat.
Les réseaux sociaux peuvent également être de puissants instruments de messages positifs. Après les attaques contre Kaa, par exemple, les utilisateurs libanais de Twitter ont unis leurs efforts contre le racisme envers les Syriens à travers le hashtag à succès, #RefugeesAreNotTerrorists, dans l'espoir de contrer la xénophobie et les perceptions erronées au sujet des réfugiés.
Ce supplément que vous vous apprêtez à lire se veut un espace libre de haine et d’idées fausses. Vous y trouverez une variété de différents points de vue portant sur des sujets critiques et parfois controversés. Nous espérons qu’il inspirera une action positive et contribuera à l'établissement d'un dialogue plus ouvert et pacifique sur nombre de sujets de préoccupation aujourd'hui.