Cela n’est pas surprenant, dans la mesure où depuis cette époque très peu de choses ont changé en mieux sur le terrain. Avec l'hiver qui arrive une fois de plus, et il devrait être beaucoup plus sévère que ces dernières années, l’exode des réfugiés se poursuit au même rythme qu'auparavant, sinon plus, avec la majorité d’entre eux déplacés à l’intérieur du territoire syrien ou échouées à l’étranger et survivant dans la misère la plus abjecte.
Les migrants continuent de risquer leur vie à travers une mer dangereuse, pour simplement atteindre des côtes plus sûres où leur vie ne serait pas menacée à tout moment par des frappes aériennes ou des barils d’explosifs. Et malheureusement les survivants de ce périlleux voyage font face à la même brutalité et la même indifférence qu'ils avaient espéré laisser loin derrière eux.
Plus encore, les promesses mirobolantes formulées par de nombreuses nations en vue d’aider les réfugiés tardent encore à se matérialiser, alors que les pays déjà surchargés qui les accueillent, comme la Turquie, la Jordanie et le petit Liban – ce dernier supportant la plus grande proportion au monde par rapport à sa propre population – tentent tout simplement de garder la tête hors de l'eau.
Pendant ce temps, les pays développés qui constituent le fer de lance des appels à l’aide en faveur des réfugiés se dérobent eux-mêmes de la responsabilité de prendre en charge parmi ces familles déplacées, les femmes, les enfants et les personnes âgées, la plupart d'entre eux estimant que la venue même de quelques milliers représente beaucoup plus que ce que ces pays peuvent gérer.
Il est vraiment honteux qu’aujourd'hui, plus de cinq ans après le début du conflit syrien, le monde estime encore au-delà de sa capacité de venir à la rescousse d’êtres désespérés qui n’ont personne d'autre vers qui se tourner