Les déplacés ne sont pas des chiffres

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Posté sur sept. 01 2016 0 minutes de lecture
Les déplacés ne sont pas des chiffres
Il est extrêmement honteux que l’être humain soit réduit à un numéro, observé à travers les sciences arithmétiques et statistiques, dépouillé de sa personnalité et de ses valeurs, se transformant en fardeau dans l’équation démographique, ou en une multitude nécessitant des soins. Les Syriens au Liban deviennent des numéros. Objectif : effrayer les Libanais face à « l’invasion des migrants ».

Il est encore plus honteux de réduire la tragédie à une quantité. Chaque être humain possède sa propre histoire, sa propre cause. La généralisation est une dissimulation délibérée des détails, car la tragédie des migrants se trouve justement dans les détails de leur souffrance. Et leur souffrance est un Golgotha.

Il ne semble pas que la résurrection soit proche. Que le réfugié se mue en problème politique, comme c’est le cas en Europe qui a fermé ses portes, est proprement indécent. Il s’agit d’une question humanitaire nécessitant d’être abordée en termes de fraternité humaine. Le réfugié est suffisamment accablé par les contraintes de l’asile, et le soulager est un devoir humanitaire. Jusque-là, le monde n’a pas encore admis l’égalité dans la « fraternité humaine ».

Le Liban souffre déjà de problèmes antérieurs à l’exode syrien. Infliger au réfugié syrien ces problèmes ou les amplifier, constitue une fraude avérée et une fuite devant la vérité. Peut-être que le monde se réveillera un jour pour établir une loi sur les « droits des migrants », puisque les guerres ne s’arrêtent pas, que les conflits se multiplient, et que l’exode des gens est le résultat de cette violence.

La paix est un projet de longue haleine. La protection des migrants et de ceux qui fuient les guerres est un programme sur lequel on est censé travailler. Traiter les guerres en y mettant un terme, traiter l’exode au moyen d’une « paix temporaire » dans les pays d’immigration… Peut-être que quelque chose de proche pourrait se réaliser. Car la guerre en est encore à ses débuts.

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