Cette situation allait bien entendu empirer durant la période de la tutelle, au cours de laquelle Damas a exercé une influence sans partage sur son petit voisin.
Au-delà des souffrances et du malheur frappant aujourd’hui les Syriens et du malaise angoissant qui habite les Libanais, s’il fallait enregistrer un seul aspect pouvant cautériser quelque peu la blessure béante provoquée par la guerre en Syrie, c’est bien la rencontre indépendante de leur volonté de deux peuples qui ont appris à se connaître et, dans de nombreux cas, à coopérer ensemble. Une attitude commune qui force l’admiration et en tout cas difficilement croyable il y a seulement quelques années.
Pour autant, les cas de friction restent importants et il convient de prendre quelque distance par rapport à certains incidents regrettables. Dans cette portion du monde agitée par les drames et les conflits, tout n’est pas forcément blanc ou noir. Et nul ne saurait reprocher au gouvernement libanais son approche sécuritaire de la question des réfugiés.
Un quart des habitants du Liban sont Syriens ou Palestiniens, et l’entraide bienvenue entre les peuples ne signifie pas nécessairement l’abandon des derniers lambeaux de souveraineté encore fonctionnels.