Au-delà de la relation ou de l'opinion qu’on peut avoir du régime syrien, nous sommes bien conscients que les réfugiés sont des gens opprimés ayant fui l'enfer de leur pays vers toutes les destinations qu’ils ont pu atteindre, que se soit la Turquie, la Jordanie ou le Liban, jusqu’en Europe, et souvent sur des embarcations de la mort.
Le Liban n’a aucun problème avec les Syriens en tant qu’individus, surtout qu'il existe des liens de parenté et des affinités entre de nombreuses familles, ainsi qu’une interaction historique entre les deux pays. Le problème réside dans l'abandon de tous par la communauté internationale, Libanais comme Syriens, étant donné que l'aide aux réfugiés ne suffit pas, et qu’elle est rarissime auprès des communautés d'accueil. Une situation qui rend pratiquement impossible aux expatriés d’obtenir l’essentiel pour survivre, sauf à vouloir faire jouer la concurrence et les conflits d’intérêt, et donc à « voler » le pain de la bouche des Libanais et de leurs enfants. De ce fait, les pauvres entrent en confrontation avec les pauvres, augmentant le ressentiment et approfondissant la crise.
Par cette lecture de la situation, certains Syriens peuvent comprendre les réticences des Libanais à ne pas accepter cette réalité, en particulier dans les régions et villages touchés par l’afflux massif de réfugiés et dont les infrastructures sont devenues incapables de fournir les services pour lesquels ils ont été créés. Ajoutons à cela que les services essentiels ne sont déjà pas disponibles aux Libanais, notamment l'eau et l'électricité, alors comment ces derniers peuvent-ils se réjouir en partageant avec d’autres le peu qu’ils reçoivent ?
La communauté internationale doit agir à une cadence plus vive et plus efficacement encore pour épargner aux deux peuples l'amertume de la guerre, et protéger l'Europe et le monde d’une invasion de hordes de réfugiés déferlant de tous les coins du monde.