Une gestion équilibrée

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Posté sur déc. 01 2015 0 minutes de lecture
Une gestion équilibrée
Il est quand même curieux de constater que les pays européens, une fois passé le réflexe de solidarité humanitaire, ont fini par adopter face à l’afflux des réfugiés syriens la même approche sécuritaire en termes de rétablissement des contrôles frontaliers que celle longtemps reprochée au Liban.

On se rappelle comment certains pays de l’Union européenne et nombre d’ONG avaient accueilli froidement la décision du gouvernement de Beyrouth de réglementer plus sévèrement la vague migratoire aux frontières, au moment où celle-ci avait dépassé le million de personnes sur une population libanaise de près de 4 millions.
Aujourd’hui, Schengen n’est plus qu’un souvenir et les pays de cet espace de libre circulation des personnes et des biens envisagent de sérieux aménagements à ce traité, en raison notamment des lacunes enregistrées aux frontières extérieures de l’Europe face au déferlement inattendu de réfugiés.
Comme dans toutes les sociétés minées par l’insécurité et les grands bouleversements économiques et sociaux, la tentation est grande cependant de voir surgir deux extrémismes contradictoires : décréter que des terroristes se sont forcément glissés parmi les migrants et accroître les mesures coercitives, à la limite de la xénophobie, à l’encontre de ces populations ; et a contrario, pécher par excès d’angélisme en pensant que l’Europe a vocation d’intégrer la totalité de l’Afrique, du Moyen-Orient et de l’Asie. Deux attitudes paroxystiques aussi dangereuses l’une que l’autre, qui ne résistent pas à l’observation la plus sommaire.
D’abord, s’il est vraisemblable que la vague migratoire a pu favoriser le déplacement de quelques fanatiques, les enquêtes policières ont démontré que la plupart des auteurs d’actes terroristes étaient nés, résidaient et travaillaient dans les pays européens qui les avaient accueillis, notamment en France et en Belgique.
Pour autant, il est illusoire de penser que l’Europe est en mesure d’héberger les populations de trois continents, rien qu’au nom de la solidarité et du partage. Français, Allemands, Belges, Grecs et Italiens ne peuvent pas à la fois pousser leurs gouvernements à faire davantage pour les réfugiés, et se plaindre ensuite d’avoir forcément à en partager les coûts.
Du cœur, de l’humanité, mais avec une dose de sécurité: telles sont les conditions d’une gestion équilibrée du dossier des réfugiés.
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