L'idée de l’implantation est irréalisable, parce que déjà le Liban n’arrive plus à assimiler ses propres habitants, que serait-ce alors de tous les résidents sur son territoire ?
Et si des projets précis venaient à se présenter dans ce domaine, cela conduira inévitablement à une scission, laquelle pourrait probablement raviver le spectre de la guerre civile dans ce pays qui a toujours été accueillant envers ces frères et ces voisins. Toute initiative imposée au Liban dans ce domaine mènera à sa désintégration, et signifiera la disparition d'un environnement adapté à la vie de son peuple et des réfugiés de toutes nationalités présents sur son territoire.
Et toute proposition de ce type accroît l'hostilité entre les peuples libanais et syrien, favorise la haine et le rejet, conduisant le réfugié à vivre dans un environnement hostile plutôt qu’accueillant comme c’était le cas au début de la guerre syrienne, quand toutes les collectivités libanaises avaient fait preuve de compassion à l’égard de leurs frères syriens. Certains avaient aidé l'opposition et lui avaient procuré le soutien nécessaire, et d'autres avaient reçu les fidèles du régime en véritables alliés. Mais tous ont considéré qu’ils ne faisaient que rendre la pareille à des Syriens qui avaient fait preuve de solidarité envers le Liban durant les guerres qui l’avaient frappé.
C’est pourquoi, il serait plus judicieux afin de préserver ce qui reste de ces relations fraternelles, que les réfugiés syriens résidant au Liban proclament leur détermination au retour dans leur patrie, leur fidélité envers elle, et leur refus d’accepter une patrie de rechange. Une telle prise de position soulagerait les Libanais, et ne transformerait pas le voisinage et l'accueil en un état d'hostilité qui porterait ses dommages sur les deux collectivités.
Il est vrai qu’aucune partie ne représente véritablement les Syriens du Liban, mais il est nécessaire d'exprimer une position forte et de mener une action claire dans ce domaine.